Aujourd’hui sur le blog comment écrire nous allons nous intéresser à la translittération, en vous en donnant une définition et des exemples pour vous permettre de comprendre de quoi il s’agit si vous en avez entendu parler mais sans en savoir plus que cela.

Qu’est-ce que la translittération ?

La translittération est un processus linguistique qui consiste à convertir les caractères d’un système d’écriture (ou alphabet) en un autre. Elle est souvent utilisée pour faciliter la lecture, la prononciation et la compréhension d’un texte écrit dans une langue étrangère. La translittération se distingue de la transcription, qui consiste à représenter les sons d’une langue avec les caractères d’une autre langue, sans tenir compte de la correspondance exacte entre les caractères.

Ainsi, la translittération permettra à un(e) français(e) d’apprendre l’arabe ou le russe comme langue étrangère comme à un(e) arabe ou un(e) russe d’apprendre le français comme langue étrangère.

Importance de la translittération

La translittération est un outil essentiel pour les linguistes, les chercheurs, les traducteurs et les apprenants de langues étrangères. Elle permet de rendre les textes écrits dans des alphabets non latins accessibles à ceux qui ne maîtrisent pas ces systèmes d’écriture. De plus, la translittération facilite la recherche et l’étude de documents historiques et culturels, et contribue à la préservation des langues et des textes anciens. En outre, elle est utilisée dans les systèmes de catalogage des bibliothèques et des archives pour normaliser et indexer les documents écrits dans différentes langues.

Différents systèmes de translittération

Il existe de nombreux systèmes de translittération pour différentes langues et alphabets. Certains systèmes sont basés sur des normes internationales, tandis que d’autres sont développés par des institutions linguistiques ou académiques. Les systèmes de translittération peuvent être phonémiques, c’est-à-dire basés sur la représentation des sons d’une langue, ou graphémiques, c’est-à-dire basés sur la correspondance entre les caractères de deux alphabets. Les systèmes de translittération peuvent également varier en fonction de la complexité et de la précision de la représentation des caractères et des sons.

Translittération arabe

Le système d’écriture arabe est un alphabet abjad, composé de 28 lettres qui représentent principalement des consonnes. La translittération de l’arabe vers l’alphabet latin peut être complexe en raison de la nature des lettres arabes, qui changent de forme selon leur position dans le mot, et de l’absence de certaines voyelles dans l’écriture arabe. Plusieurs systèmes de translittération de l’arabe ont été développés, dont le système ALA-LC (American Library Association – Library of Congress) ou encore le système ISO 233.

Comme exemple de translittération arabe, prenons l’expression arabe « السداري« . En utilisant un système de translittération courant, on obtient « Seḍari ». Ce mot est composé de quatre lettres arabes : س (sīn), د (dāl), ا (alif) et ر (rāʼ). La translittération permet de représenter ces lettres avec les caractères latins « s », « ḍ », « a » et « r », rendant ainsi le mot accessible et prononçable pour les lecteurs non arabophones. Pour la petite histoire, le sedari ou sedari oriental est plus connu sous le nom de canapé marocain comme on en trouve sur ce site par exemple.

Translittération du russe

Le russe est écrit avec l’alphabet cyrillique, qui compte 33 lettres. La translittération du russe vers l’alphabet latin est également essentielle pour les personnes qui ne sont pas familiarisées avec l’alphabet cyrillique. Plusieurs systèmes de translittération du russe ont été développés, parmi lesquels le système GOST de 2002, le système BGN/PCGN (United States Board on Geographic Names et Permanent Committee on Geographical Names for British Official Use), le système ISO/R 9.

Prenons l’exemple du mot russe « Москва » (la capitale de la Russie). En utilisant le système de translittération BGN/PCGN, on obtient « Moskva ». Ce mot est composé de cinq lettres cyrilliques : М (em), о (o), с (es), к (ka) et в (ve). La translittération permet de représenter ces lettres avec les caractères latins « M », « o », « s », « k » et « v », facilitant ainsi la lecture et la prononciation du mot pour les personnes ne maîtrisant pas l’alphabet cyrillique.

Difficultés et limitations de la translittération

La translittération est incontestablement un outil précieux pour faciliter la compréhension et l’étude des langues étrangères. Cependant, elle est confrontée à certaines difficultés et limitations qu’il est important de prendre en considération.

L’une des principales difficultés réside dans le fait qu’il n’existe pas toujours de correspondance exacte entre les caractères de deux alphabets. Cette situation peut entraîner des ambiguïtés et des approximations lors du processus de translittération. Par exemple, certaines langues disposent de sons ou de lettres qui n’ont pas d’équivalent direct dans un autre alphabet, ce qui rend leur représentation moins précise et plus complexe.

En outre, les systèmes de translittération ne tiennent pas toujours compte des variations dialectales, qui peuvent varier considérablement d’une région à une autre au sein d’une même langue. Les différences de prononciation, d’accent et de vocabulaire entre les dialectes peuvent rendre la translittération moins fiable et plus difficile à interpréter pour les lecteurs non familiarisés avec ces particularités.

De plus, les systèmes de translittération ne prennent pas nécessairement en compte les règles grammaticales spécifiques à une langue. La grammaire, la syntaxe et la conjugaison peuvent être très différentes d’une langue à l’autre, et la translittération seule ne permet pas de traduire ces aspects cruciaux de la langue. Les lecteurs peuvent ainsi se retrouver confrontés à des constructions de phrases inhabituelles ou à des formulations imprécises.

Enfin, il est important de souligner que la qualité de la translittération dépend en grande partie de la compétence et de l’expertise de la personne qui l’effectue. La maîtrise des deux langues impliquées, ainsi que des systèmes de translittération pertinents, est essentielle pour garantir une translittération précise et fidèle. Dans certains cas, le recours à des logiciels ou à des outils automatisés de translittération peut également contribuer à minimiser les erreurs et les inexactitudes.

Malgré ces défis et limitations, la translittération demeure un outil indispensable pour faciliter la communication et l’échange de connaissances entre les différentes cultures et langues du monde. Elle joue un rôle crucial dans la recherche, la traduction et l’apprentissage des langues étrangères, et continue d’évoluer pour s’adapter aux besoins et aux exigences des linguistes, des chercheurs et des apprenants du monde entier.

En définitive, la translittération est un processus essentiel pour permettre l’accès et la compréhension des textes écrits dans des alphabets autres que le latin. Que ce soit pour la recherche, la traduction ou l’apprentissage de langues étrangères, la translittération facilite la communication et la préservation des connaissances linguistiques et culturelles. Malgré ses limitations, la translittération reste indispensable pour les linguistes, les chercheurs et les apprenants de langues du monde entier.

C.S